vendredi 5 juin 2009

Un peu d'histoire...

Symboliquement, l’histoire de la traduction commencerait avec la destruction de la tour de Babel ; cette tour aurait été construite par les descendants de Noé, qui souhaitaient là bâtir un édifice touchant les nuages pour qu’en cas de nouveau déluge, les flots ne puissent pas atteindre son sommet. Les descendants de Noé, représentant l’Humanité, parlaient donc une seule et unique langue. Dieu, jugeant cette construction pleine d’orgueil, aurait décidé de multiplier les langues pour contrecarrer ce projet. Ainsi, les hommes ne se comprirent plus, la construction de la tour dut être arrêtée et Dieu dispersa les hommes sur toute la terre.



Historiquement, la traduction est très ancienne car les hommes devaient y avoir recours chaque fois qu’une communication écrite devait être établie entre des peuples de langue différente.

Des traces témoignant du métier de traducteur dès 3000 av. JC ont été découvertes en Mésopotamie et en Egypte, sur des tablettes. Chez les Egyptiens, c’étaient les scribes qui se chargeaient des traductions, pour des documents officiels ou administratifs.

Bien plus tard, l’un des premiers ouvrages littéraires à être traduit fut la Bible. Cette mission revint à Jérôme de Stridon, plus connu sous le nom de Saint-Jérôme, à la demande du Pape Damasse Ier. Il traduit la Bible en latin, à partir de l’hébreu et du grec, qui donnera la Vulgate, la version officiellement reconnue par l’Eglise catholique. Saint-Jérôme est aujourd’hui considéré comme le saint patron des traducteurs et des bibliothécaires.


Après la mort de Mahomet, au VIIe siècle, l’Islam déferle sur le monde et les Arabes deviennent les principaux dépositaires du savoir occidental. Avides de connaissance, ils entreprennent de traduire les écrits grecs et romains. La culture des Arabes ainsi que leurs connaissances scientifiques s’étendent, surtout en Espagne. Les Arabes fondent des bibliothèques et des écoles de traduction, notamment à Bagdad et Cordoue.
A la reconquête de Tolède au XIIe siècle, les ouvrages des Arabes sont à leur tour traduits par des anglais, des espagnols, des français, des flamands et des italiens vers le latin, puis dans de nombreuses langues. Ces traducteurs forment le collège de Tolède, sous la direction de Don Raimondo, évêque de la ville. Les travaux de l’Ecole de Tolède, ainsi que des moines traducteurs et copistes, ouvrent donc à la connaissance occidentale les écrits philosophiques et scientifiques de l’héritage gréco-arabe dans les domaines de la médecine, des mathématiques, de l’astronomie, etc. Le traducteur était donc à l’époque un important facteur de transmission du savoir.

L’essor de la traduction provoque la création de deux courants de traduction : une querelle éclate entre les perrotins (dérivé de Nicolas Perrot) qui défendent les Belles Infidèles, c’est-à-dire les traductions libres, et les anti-perrotins qui préconisent une traduction scrupuleusement fidèle à l’original.

C’est aussi à cette époque qu’est forgé le verbe traduire (du latin, littéralement « mener ou conduire à travers ») : on amène un texte d’une langue à une autre. Ce nouveau mot remplace le verbe translater.

Le siècle des Lumières, puis celui de la Révolution Industrielle voient apparaître une prolifération des traductions dans des domaines tels que la technique ou la science.

L’une des autres grandes avancées dans le monde de la traduction eut lieu en 1822, lorsque Champollion décrypta la pierre de Rosette et permit de traduire les hiéroglyphes égyptiens.


Le XXe siècle vit le travail du traducteur se moderniser grâce à l’avènement de l’informatique. L’ordinateur s’impose comme son instrument de travail indispensable, plus encore depuis l’apparition d’Internet, permettant ainsi l’accès à des bases de données terminologiques et documentaires en ligne. Plus récemment encore, les logiciels de Traduction Assistée par Ordinateur ont à nouveau révolutionné le métier de traducteur.

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